Depuis longtemps l'oeuvre de Silvia Baron Supervielle tourne autour de l'image fondatrice du fleuve : ce Río de la Plata qui sépare et unit ses deux patries maternelle et paternelle, l'Uruguay et l'Argentine. Qu'on se rappelle le titre de son récit La rive orientale (Le Seuil, 2001) ou celui de son récent roman Le pont international (Gallimard, 2011) : tous deux évoquent ce fleuve sans pareil. Plus largement encore cependant, cette image première renvoie aujourd'hui tout à la fois à la figure de l'Océan, qu'elle traversa pour rejoindre la France de ses ancêtres paternels, et à la figure de la Seine, qu'elle voit couler sous les fenêtres de sa pièce de travail.
Image fondatrice qu'elle aborde ici dans toute sa valeur symbolique : à la fois frontière et trait d'union, courant sans fin et paysage immobile. Dans les deux poèmes qui se réfèrent explicitement au fleuve, l'image qui prédomine est, ici, celle de la séparation : « ici en sortant des branches / de l'air sur le fleuve / qui ver
Poids194 gr
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché