« Nous avons perdu la nuit. Les écrans sont arrivés, et avec eux la connexion permanente. Voici venu le temps de l’aube perpétuelle. De la lueur bleutée qui jamais ne s’éteint. Éveillés, hagards, hébétés, nous sommes irrémédiablement attirés par leur lumière. Finies les insomnies, place à l’a-somnie et aux veilleurs sentinelles. Je suis l’un d’entre eux. »
Nous habitons le réseau dans l’illusion de la toute-puissance. Nous pensons avoir accès à une infinité de musiques, de films, de séries, de livres, d’actualités et de rencontres, mais nous n’arrivons plus à choisir. L’attente a disparu et, avec elle, le désir et le rêve. Nous voici réduits à nos données. Tout est-il déjà