En abordant l'étude de la société zandé (Soudan méridional), E. E. Evans-Pritchard a constaté que le surnaturel jouait un rôle primordial dans la vie d'un peuple par ailleurs très positif d'esprit. Vingt mois de recherches l'ont éclairé sur l'insertion sociale de certaines notions mystiques : à peu près tous les aspects de la vie des Azandé se trouvent impliqués dans la sorcellerie. Être sorcier, c'est avoir reçu dans son héritage la faculté de nuire à autrui. Le Zandé dirige ses pulsions agressives vers son semblable. Or la société maîtrise tout réflexe de défense. On recherche le sorcier qui a nui ; on lui demande, avec l'assentiment du prince, de retirer son influence maligne. Il proteste de sa bonne foi, non sans se déclarer surpris d'être tenu pour sorcier ; et, après décès, les siens peuvent procéder à un examen des entrailles pour en être sûrs. Au cours des séances de divination, des exorciseurs localisent l'être nuisible. Ces détectives de la sorcellerie se doublent souvent de
Date de publication07 mars 1972
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché