Par-dessus tous les morts de 1914-1918 puis de 1939-1945, on a voulu l'Europe. On l'a rêvée prospère et démocratique. Puis la crise est venue, avec son lot de peurs et d'exclusions, la guerre s'est installée en Bosnie et l'on a brûlé ce que naguère encore on adorait. La France, surtout, a mal à l'Europe. Parce qu'elle s'est toujours cru fondée à penser le monde pour ses voisins et qu'elle a imposé à l'Europe communautaire son modèle national, elle la jauge aujourd'hui au miroir de ses propres défaillances : celles de l'État-nation centralisé, de l'arrogance technocratique et d'une particulière difficulté à admettre qu'elle ne peut plus, seule, maîtriser son destin. Il est temps de comprendre que l'Europe n'est pas une autre France, et moins encore le bouc émissaire de tous nos maux. Nos acquis sociaux sont menacés, les exclus grondent, des milliers d'immigrés frappent à notre porte, la paix même n'est plus une évidence et, cédant aux prophètes de malheur, nous nous enfermerions dans un
Marque EditorialeFLAMMARION
CollectionDocuments, témoignages
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché