Qui n'a rêvé, flânant rue de l'Abondance, de voir soudain surgir, ressuscitée, la vie grouillante de l'antique Pompéi : l'animation dans les boutiques («tabernae») de Julia Felix, les gargottes («cenacula»), les bars («cauponae»), restaurants rapides, tel celui d'Asellina et de ses accortes serveuses où l'on consommait chaud - «thermopolia »! - aliments et boissons que conservaient ces amphores encastrées dans la maçonnerie, aussi caractéristiques que les passages en relief pour piétons entre lesquels on croit encore entendre le crissement des charrettes recouvrant le constant murmure des fontaines ? La catastrophe de l'automne 79 a préservé, mieux que partout dans le monde gréco-romain, malgré déprédations et accidents de l'histoire, les traces de la vie, les architectures publiques et privées, les oeuvres d'art, les objets du quotidien, jusqu'aux squelettes et aux corps que les moulages de Fiorelli ont reconstitués de façon saisissante. C'est une telle résurrection qu'opèrent