Femme au caractère bien décidé, Khadija aï-Salami a été formée à la rude école des décapitations publiques et des roquettes qui fauchent des innocents. Dans une société maîtrisée par les hommes, elle a su se faire une place, exister, être respectée au point de représenter aujourd'hui son pays à l'étranger. C'est sa vie qu'elle nous raconte ici. Enfance pauvre à San'â dans les années I960, études suivies avec acharnement, bourses pour l'étranger, travail à la télévision yémé-nite. Au fil de moments burlesques dans les villages de montagne ou de dettes de sang réglées en territoire bédouin, le lecteur deviendra familier d'un pays fort méconnu, de son peuple et de son histoire, tout en frémissant sur le destin des petites filles qu'on marie à onze ans, ou en lisant l'épisode du viol d'une jeune femme qui la condamne à mort. Les hommes ne sont pas absents, avec leurs querelles personnelles finissant en conflits tribaux, les vengeances entre familles qui jouent un rôle dans la