Les expositions de duo de grands artistes aux rapprochements forcés sont devenus des poncifs ces dernières années. Dans cet ouvrage, il s'agit au contraire de montrer comment Francis Picabia copiait des reproductions de dessins dans les ouvrages sur Ingres. On sait qu'il empruntait aux cartes postales, aux dessins d'ingénieur, aux revues érotiques et aux pages roses du petit Larousse, de même qu'à Ingres, sans avoir trouvé précisément les livres qu'il consultait.
Les années 1922-1923 sont marquées dans le milieu de l'avant-garde parisienne par un engouement pour la « probité du dessin » à la manière d'Ingres. En guise de provocation dadaïste, Picabia expose aux salons de ces deux années trois grands tableaux peints au ripolin et tirant plus vers l'affiche publicitaire que vers les beaux-arts. Il était établi que les figures de La Nuit espagnole et Feuille de vigne sont empruntées à Ingres, mais la source exacte n'avait pas été identifiée. Le troisième Dresseur d'animaux est une charge