Préface de Frédéric Pajak En 1970, les lecteurs de Charlie Mensuel crurent voir une météorite traverser le ciel plutôt sage de la bande dessinée. Sous la signature de Guido Buzzelli, ils découvrirent, au fil d¿histoires à dormir debout, un auteur se dessinant lui-même, d¿abord imberbe, puis affublé d¿une barbe noire, à la fois inquiet et inquiétant, parfaite victime expiatoire de la cruauté des hommes. Avec un humour grinçant, Buzzelli s¿est dessiné laid, faible, paranoïaque et retors, se maltraitant sans mesure, jusqu¿à disloquer son propre corps. Avant de réaliser des bandes dessinées, il fut un peintre et un dessinateur capable de tout représenter avec une même virtuosité : corps et visages humains, chevaux, fauves, rapaces, foules en furie, éléments déchaînés, atmosphères asphyxiantes. Georges Wolinski, son premier éditeur en France, le soulignait : « Il fut d¿abord un peintre qui faisait des bandes dessinées en attendant de pouvoir vivre de son art. » Avant d¿ajouter : « Heure