Femme provinciale modeste - d'abord comédienne et chanteuse de métier, autodidacte -, Marceline Desbordes-Valmore jouit pourtant d'une grande notoriété qu'attestent les hommages de Lamartine, Baudelaire, Verlaine, Saint Beuve ; plus tard d'Aragon, Stefan Zweig et d'Yves Bonnefoy.
Cette « oubliée admirée » s'est souvent vue réduite à une image sentimentale et larmoyante qui a joué en sa défaveur malgré un regain d'intérêt pour les figures féminines des siècles passés. Le titre du recueil sur lequel porte ce livre, Les Pleurs, y est pour beaucoup.
Paru en 1833, le recueil est bien plus que le témoignage d'une douleur personnelle, et mérite d'être lu au-delà de la biographie ou des représentations réductrices entourant la « sincérité féminine». Le chagrin y prend une valeur universelle au travers d'un dialogue entre le soi et l'autre. Les pièces amoureuses y côtoient des morceaux didacti