Il est arrivé qu'un écrivain devienne femme de ménage. Pour vivre de l'intérieur une condition sociale qui n'était pas la sienne, et pouvoir témoigner, dénoncer les conditions de travail indignes, les horaires inhumains, mettre sa plume au service de celles que personne n'écoute. Ce fut le cas de Florence Aubenas, et de Barbara Ehrenreich qui signe la préface de ce livre.
Mais il arrive – plus rarement – que ce soit l'inverse. Qu'une femme de ménage devienne écrivain.
Au début de ce récit, Stéphanie Land est seule et mère d'une petite fille de 2 ans et, pour (sur) vivre et leur procurer un toit, elle nettoie les maisons auxquelles elle s'amuse à donner des noms romanesques : la Maison du Clown, la Maison Porno, la Maison Triste, la Maison de la Femme qui Entasse... Elle explore ainsi le ventre de l'Amérique depuis sa classe moyenne supérieure à la réalité de ceux qui la servent. À la fin de son récit, sa fille a 7 ans et s'apprête à lui sauter au cou pour la féliciter : Stéphanie va re