Pendant l'Occcupation, André Zucca, "reporter-photographe" correspondant de Signal, accumula les instantanés en noir et blanc. Mais il fut aussi le seul Français à disposer des pellicules Agfacolor quasi introuvables à cette époque. La couleur, c'est plutôt en esthète qu'il en joua, pour rendre la Stimmung (terme intraduisible, disons "l'atmosphère") d'une ville dont le charme lui paraissait presque intact, malgré - ou avec - la présence de l'Occupant. Son Paris occupé ne respire ni le malheur ni l'exclusion. Ce qui arrête l'objectif de Zucca, c'est plutôt le Paris où il faisait toujours bon vivre, où les mondanités continuaient comme si de rien n'était. Les cafés chic dans les quartiers huppés sont pleins. Les courses à Longchamp, dès 1941, permettent aux élégantes de rivaliser de chapeaux apparemment très difficiles à porter, mais si exubérants qu'ils permirent plus tard de dire qu'ils avaient surtout servi à impressionner le rustre allemand et donc à sauver l'honneur de la capitale.