Saint Dominique et les premiers frères prêcheurs n'avaient pas prévu cela : la prédication à laquelle ils se vouaient dans un Ordre naissant était un acte de parole, très vite aussi d'écriture, mais nul d'entre eux ne pensait au rôle de l'image. Par esprit de pauvreté, tout décor était même officiellement banni de leurs couvents. Cela ne put durer. Dès le milieu du XIIIe siècle, il fallut, non sans débats, inventer une conciliation entre le dénuement de la « vita apostolica » et un certain « luxe » de l'art. Les artistes dominicains, certes, furent rares, même s'il y en eut de belle qualité. Fra Angelico les surplombe, qu'on reconnut peu à peu comme un théologien majeur, aux côtés de Thomas d'Aquin. Mais l'Ordre fit naître une copieuse iconographie de ses saints et de ses bienheureux. Nombre de couvents passèrent commande de ce que nous appelons aujourd'hui des « oeuvres d'art », à la fois présence visible du mystère chrétien et support d'enseignement pour les fidèles. Le Rosaire fut a
CollectionMémoire Dominicaine
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché