Le Monde " ex " _ confessions, le dernier livre de Matvejevitch, écrit pendant ses années d'émigration à Paris et à Rome (1991-1996) et complété par les notes prises lors de ses nombreux voyages en ex-Europe de l'Est après la chute du mur de Berlin, consacre la maturité de l'écrivain. Il jette un regard impitoyable non seulement sur les ex-pays communistes et une bonne partie de l'Europe, mais aussi sur une " Méditerranée en détresse " ou même une Venise ressemblant à une des " capitales du monde ex ". Notre siècle s'achève ainsi sous le signe " ex ". Il s'agit tout à la fois d'un règlement de compte avec les " ex-communistes " travestis en démocrates, d'une " dissidence d'hier " qui ne parvient plus à retrouver sa place, d'une langue de bois qui semble seule garder quelque cohérence " sous les décombres ". C'est aussi une illustration des " cultures nationales " devenant des " idéologies de la nation ", d'un " fantasme de l'Europe centrale ", malade de ses particularismes, ains