Hemingway l'aimait, Malraux l'admirait, Aragon le haïssait. C'est dire que Gustav Regler ne laissa personne indifférent. Lui-même se méfia sa vie durant des hommes qui choisissent, enivrés par les encens de la renommée, de fermer les yeux quand on massacre les innocents. Parce qu'il aura pris très tôt son siècle à bras- le-corps, Regler, né en 1898 et jeté dès la sortie du lycée dans la Première Guerre mondiale, ne chercha pas à s'épargner, il fut de tous les combats, même les plus douteux. Comme de combattre les spartakistes dans les rangs des bataillons sociaux-démocrates, ou comme, plus tard, d'embrasser la cause stalinienne.
Ce qui le sauva de l'infamie tient sans doute à sa ténacité, à ce besoin irrépressible de voir clair en lui, et partant de ne jamais pactiser avec les bourreaux, quelle que soit la couleur de leur uniforme. Là où tant d'intellectuels résistèrent à l'envie de résister par le fer et le feu, et préférèrent mener la guerre contre Hitler, Franco et les
LangueAllemand
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché