Objets du rite, vestiges d'architectures d'un Éden rêvé, codex mayas de la fin des temps, or des dieux, autant de témoins de l'Amérique précolombienne qu'Albrecht Dürer, dans son Journal de Voyages aux Pays-Bas en 1520-1521, définit comme « ces choses qu'on rapporte au roi du nouveau pays de l'or ». En réalité, « ces choses » obéissent à un code hermétique appartenant à un répertoire du sacré ordonné perçu a contrario par une approche décontextualisée.
Si cette écriture plastique du divin nécessite un décryptage du magico-religieux des civilisations du Nouveau Monde, l'expérience de l'objet précolombien se détache de tout effet esthétisant, tant laïc que muséal, et s'oppose au beau de l'art occidental.
Du cabinet de curiosités au musée moderne, ces collections exotiques, mises en scène par la vision coloniale, subirent plusieurs dérives interprétatives qui aboutiront à la fiction contemporaine d'un art précolombien. Or, ces capes de plumes, cordes et casse-têtes sacrificiels, glyphes,
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché