Le 14 décembre 1645, Louis XIV, tout juste âgé de sept ans, assiste à la représentation du premier opéra joué en France, La Finta Pazza ("la folle feinte") de Francesco Sacrati. L'enfant se fascine pour les ballets de singes, d'autruches, d'ours, d'indiens et de perroquets qui rythment les intermèdes. On peut même supposer qu'il colorie, avec une maladroite application, la suite de gravures qu'en tire, pour commémorer ces chorégraphies, Valerio Spada. Une dizaine d'années plus tard, le jeune vainqueur de la Fronde danse devant sa cour les ballets d'un autre opéra, Les Noces de Thétis et Pélée. Il s'y grime en Apollon, en dryade, en élève de Chiron, en courtisan et en allégorie de la Guerre. Dans leur contingence apparente, ces deux événements se recoupent en plusieurs points : outre d'impliquer la figure du roi et sa passion du spectacle, d'appartenir l'un et l'autre aux premières décennies d'une nouvelle forme d'art, ils furent l'objet de scénographies stupéfiantes, dues au même "Gran
Date de publication25 mars 2010
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché