La politique malgre elle

À l'écouter, Marine Le Pen entretient un rapport naturel au pouvoir. Chez elle, la politique serait une vocation, presque une tradition familiale. Cette légende résiste mal à une enquête sur sa jeunesse. Si la présidente du Front national tente aujourd'hui de se donner la stature d'une femme d'État, elle a longtemps cherché à s'émanciper de la politique. De sa naissance en 1968 à ses premiers combats politiques contre Bruno Mégret dans les années 90, ce livre explore les voies retorses qui l'ont finalement conduite sur le chemin de son père. On connaît d'elle son implacable stratégie de « dédiabolisation », ses réquisitoires contre l'Union européenne et ses diatribes anti-immigration. Mais qui sait qu'elle a longtemps préféré les planches des discothèques aux séances de collage d'affiches avec les militants du Front ? Qu'elle a défendu à plusieurs reprises des immigrés menacés d'expulsion lorsqu'elle était avocate ? Et que son engagement politique est davan­tage le résultat d'un choix