«La Pharmacie du ghetto de Cracovie» est un témoignage exceptionnel sur la Shoah. Celui d'un "aryen" qui, grâce à un concours de circonstances extraordinaires, demeura volontairement le seul pharmacien en poste dans le ghetto fermé de Cracovie instauré par les nazis. S'obligeant à noter jour après jour ce qui arrivait aux "clients" de son officine située au milieu de ce no man's land, Tadeusz Pankiewicz tint ainsi la chronique du ghetto depuis sa création, le 3 mars 1941, jusqu'à sa liquidation, les 13 et 14 mars 1943.
Tout est donc vu depuis la pharmacie où la "clientèle" a la possibilité de venir discuter, d'échapper un temps à l'horreur ambiante, et très vite, c'est l'évidence : ici la mort naturelle n'existe pas, elle est toujours violente.
On n'apprend pas grand-chose de l'activité commerciale du chroniqueur - les Juifs n'ayant pas le droit d'avoir de l'argent ne peuvent rien acheter -, si ce n'est qu'il fournit des médicaments à un camp des environs. Par