"Quand on sonde le fond de son coeur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.Une image manque dans l'âme.On appelle cette image qui manque l'origine.Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quandils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit.Il y a trois nuits.Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe,