On savait qu'Alberto Savinio s'était exprimé en littérature, en peinture et en musique. Dans ce dernier domaine, il fut créateur et critique. Formé au Conservatoire d'Athènes, il obtint son diplôme de piano et de composition en 1903 (à l'âge de douze ans) et dès 1905 composa un Requiem. Après avoir étudié l'harmonie et le contrepoint auprès de Max Reger, à Munich, il vint à Paris en 1910 où il fit la connaissance de Stravinsky et de Diaghilev. On lui doit alors de nombreux ballets et mélodies, le plus souvent sur des livrets et des textes originaux. Avec la complicité de Guillaume Apollinaire, il présente avant la guerre de 14 ses oeuvres dans les locaux de la Revue de Paris. De retour en Italie, durant la guerre, Savinio croit devoir s'orienter définitivement vers la littérature et la peinture, mais il revient à la musique. Il composera jusqu'à sa mort, en 1952. La plupart des critiques musicales rassemblées dans ce volume, édité à titre posthume en 1955 pour la première