Si l'impressionnisme a marqué d'une empreinte profonde la peinture de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, il gagna également les autres branches de l'art et tout particulièrement la musique. Longtemps objet de controverses tant auprès des critiques que des musicologues ou des compositeurs eux-mêmes, ce concept de musique impressionniste ne reçut que difficilement droit de cité. Peut-être faut-il y voir une défiance cartésienne devant un contenu esthétique accordant une trop grande place à l'instinct, au flou, à la suggestion.
Prééminence de la couleur sur la ligne, dissolution du sujet, prédisposition au rêve et appel des lointains, hédonisme, statisme et temps suspendu, recherche de la suggestion, attirance pour le mystère et le surnaturel: tels sont quelques-uns des traits marquants de la musique impressionniste dont le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy constitue la première et la plus célèbre illustration. Il n'est pas étonnant qu