" Je défends la France contre les épidémies avec mon porte-plume. " Pareil propos ne va pas sans écorner le mythe de l'Etat jacobin, ni sans mettre en lumière la différence de traitement réservé à l'école et à la santé, deux des valeurs cardinales de la République. Timide, voire hostile, le parlement n'aura jamais consenti qu'à des lois facultativement obligatoires. De crainte de s'aliéner les sympathies électorales, il ne s'extorque en 1902 notre grande charte sanitaire que pour en confier l'exécution à ceux-là même qui ont intérêt à ne pas agir, les maires. Cause malheureuse que celle de la santé publique: " Un préfet qui n'ose pas, un maire qui ne veut pas, un hygiéniste qui ne peut pas. " Aventure piquante au pays du grand Napoléon...
L'intrusion de l'expert menaçant de détraquer l'administration des notables, le gouvernement se borne à recueillir des renseignements et à donner des avis. Abandonnée à la discrétion des assemblées locales, l'hygiène pâtit également de la fâche