En 1863, moins de dix ans après l'ouverture du Japon à l'Occident, obtenue par le commodore Perry, Felice Beato - déjà rendu célèbre par ses reportages sur la guerre de Crimée (1855), la révolte des Cipayes (1857) et la seconde guerre de l'Opium (1860) - rejoint à Yokohama son compatriote Charles Wirgam, avec lequel il fonde une société de photographes. Les vues du Japon qu'il rassemble dans ses deux albums publiés en 1868, «Native types» et «Views of Japan», créent un choc pour le public occidental et contribuent grandement à la fascination durable qu'exercera sur lui cette civilisation ainsi révélée. Inspiré par la peinture et l'estampe japonaises, Beato colorie à la main, délicatement, ses épreuves, à la fois par souci de vérité du détail et pour rendre plus sensible l'harmonie et la poésie, jusque-là inédites, des lieux, des rites et des gens.
Beato influence à son tour les artistes locaux - tel Kusakabe Kimbei, son élève - qui, désignés aujourd'hui sous le vocable gén