Selon Thierry Smolderen, scénariste distingué par plusieurs prix, « la bande dessinée joue à fond de la cinéspective ». En effet, « une planche de BD suscite une sorte de fondu enchaîné ». De la sorte, on comprend mieux comment certains gestes d'action, courir, sauter, trembler, danser, tomber, glissent de cases en cases sans altérer la lecture en créant un phénomène de continuité. Certes, dans une bande dessinée « classique », divisée en plusieurs cases bien séparées par une « gouttière », chaque vignette pourrait être une « image plate » captant l'attention sur elle seule, et arrêtant la lecture. Mais généralement, il n'en est rien, et la magie du 9e art peut s'exercer.
Les gestes peuvent être isolés, mais ils peuvent aussi être pensés globalement. Ils forment alors un langage appelé par commodité une gestuelle. Pour cette gestuelle, un geste peut remplacer un énoncé, souligner un mot, contredire aussi le propos formulé par un personnag