Le présent essai sur l’imaginaire pictural de Monsieur Ouine (1946) envisage la ligne axiale sur laquelle repose l’ensemble de la création bernanosienne : la vraie beauté n’apparaît que dans la plus parfaite pauvreté. Les humbles figures de l’ultime roman de l’auteur connaissent ainsi une souffrance qui n’est pas historiquement située mais qui est essentiellement expressive, parce que Bernanos la consacre au rang de révélation théologale unique : en résistant au désastre, dans l’humiliation et dans le dénuement, ses héros désignent un au-delà du réel qui se discerne comme une proposition de salut. La figuration de la défiguration, loin de déshumaniser les êtres, les humanise réellement, dans la mesure où ils ne rayonnent pas alors d’une beauté mondaine qui n’annoncerait que l’immanence mais étincellent surtout d’une beauté divine qui exalte une transcendance. Il y a bien là épiphanie de la figure, qui ne fait pas voir ce qu’elle est en elle-même pour se révéler en tant que telle, mais
Poids500 gr
Date de publication29 mai 2024
Forme de produitLivre broché / livre de poche broché