La crise sanitaire a achevé de dédiaboliser la démondialisation, soit l'idée d'un recul de l'interdépendance des économies. La nécessité de récupérer des formes de souveraineté politique sur la production et l'échange de biens met désormais tout le monde d'accord, ou presque.
Si, derrière la rhétorique, la plupart des dirigeants envisagent des ajustements pragmatiques, soit le rapatriement des secteurs industriels jugés
stratégiques, une défi ance plus profonde vis-à-vis du libre-échange s'est installée dans l'opinion occidentale, alimentée par les délocalisations, la paupérisation des classes populaires et la conversion au « local » d'une classe moyenne « ouverte sur le monde », mais tourmentée par la crise environnementale.
Le rôle de champions du libre-échange a-t-il dès lors été récupéré par les pays émergents, que d'aucuns présentent comme les gagnants de la mondialisation? En partie seulement, comme le montre la décision de l'Inde de tourner le dos à l'immense zone de libre-échan
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