Je m'appelle Djamel. Je suis né en France de parents algériens. En regardant mon parcours si bousculé, où j'ai couru de nombreux dangers et frôlé la mort dès mon enfance, je m'interroge : pourquoi mon chemin ne s'est-il pas arrêté, alors que plusieurs de mes proches n'ont pas survécu ? À défaut de pouvoir percer le mystère de mon histoire, je peux témoigner aujourd'hui qu'au milieu des tribulations, chaque jour est une promesse. C'est là probablement la raison profonde de ce récit, où se tiennent ensemble la violence et la douceur, la fange et la beauté, l'odieux et le merveilleux, jusqu'au jour où tout a pris sens à mes yeux.
Alors qu'aucun mot ne pouvait franchir mes lèvres sans balbutier, j'ai frappé à la porte de Jean-Laurent Cochet : le théâtre va me sauver de l'errance et de ma solitude. Par un travail acharné, je vais pouvoir enfin exprimer ce qui m'habite. Un jour, une pièce de Jacques Copeau, qui met en lumière la figure de François d'Assise, tombe entre mes mai