Si la Divine Comédie fut plus admiree qu'imitée, il n'en alla pas de même pour l'"humaine comédie" que fut le Decaméron. Durant plus de deux siècles le recueil de Boccace devint un archétype, donnant à la nouvelle un rôle privilégié
dans la fondation de la jeune littérature italienne en prose. Quelques-uns de ces "conteurs" sont restés célèbres : Alberti, Laurent de Médicis, Vinci, l'Arétin, Castiglione, Machiavel. Mais d'autres ne sont pas sortis de l'anonymat ou sont tombés dans l'oubli. Tous cependant furent lus, traduits et souvent plagiés, constituant ainsi pour les littératures européennes une source inépuisable de trames qui furent reprises par les plus grands auteurs. On n'en citera qu'un seul : Shakespeare. Ces récits brefs se veulent des précipités d'expérience : épisodes surprenants et passions indicibles s'y inscrivent paradoxalement dans la quotidienneté. Au détour d'un bon mot, le
lecteur cueille l'expression d'un type humain dans une réduction de l'histoire qui contracte