Madame de Murat fait partie de ces conteuses éclipsées par l'immense succès de leur contemporain, Charles Perrault. Or la pratique littéraire de ces femmes, à la fin du XVIIe siècle en France, constitue un véritable phénomène social, fédérant le public mondain des salons autour du conte de fées. Mais la comtesse de Murat avertit ses amies écrivains : elles doivent être des "fées modernes", ne s'occupant que de "grandes choses" et habitant des "palais enchantés". Elle-même écrit une quinzaine de contes, au moment où la mode du genre bat son plein, dans les années 1698 1699. N'hésitant pas à varier ses sources d'inspiration afin de renouveler le merveilleux, la conteuse puise dans les grandes épopées et les romans à succès de son époque. Et s'il lui arrive d'évoquer des thèmes folkloriques, c'est pour mieux s'en éloigner. Les contes de Madame de Murat offrent en effet une certaine vision du "Grand Siècle", en lien avec l'actualité et la féerie de Versailles. Ils sont également l'occasion