Les lettres que le forçat Arthur Roques, condamné aux travaux forcés comme faux-monnayeur, envoyait aux siens, du bagne de Cayenne où il fut détenu et mourut au début de ce siècle, ont permis à Claude Barousse de faire revivre un personnage hors du commun. La relation que voici, même si elle emporte parfois l'imagination (mais c'est l'imagination du lecteur) par les péripéties qu'elle relate, est d'abord un document de première main sur la vie carcérale, sur l'ordinaire du forçat et sur les efforts d'un homme qui a tenté de faire connaître le caractère dégradant de ce type d'enfermement. Mais c'est aussi un témoignage, sans doute unique en son genre, sur la détermination dans le désespoir. Ce bagnard-là avait décidé de soutenir le moral des siens et de diriger l'éducation de ses filles dans le même temps où il s'adressait avec insistance aux plus hautes autorités de la Justice et de l'Etat pour améliorer la condition des condamnés. Et il le fit. Il faut avoir tenu en mains, comme l'aut